Au nom d’Eugene, bienvenue à tous et à toutes
Je me présente : Nadine Broxton, femme d’Eugene Broxton, condamné à mort à Livingston, au Texas, depuis 1991. J’ai connu mon mari en 2003, grâce au site créé par un de ses amis italiens récemment décédé du Covid. J’ai toujours, depuis le début, suivi son cas, ne tenant clairement pas compte de tous les mensonges et horreurs divulgués sur Internet par des gens haineux et racistes, de surcroît, qui visaient seulement à l’entraîner vers une date d’exécution pour différents meurtres, sans aucun fondement ni aucune preuve.
J’ai donc décidé de rendre visite à Eugene et j’ai trouvé (bien que n’étant pas enquêtrice) d’énormes incohérences et erreurs, additionnées de purs mensonges qui ont émaillé son procès, et qui auraient pu le mener tout droit dans la chambre d’exécution.
Je contrôlais les appels en cour d’état et m’aperçus rapidement qu’Eugene avait eu, je pense, les pires avocats tout au long de ces années. Son dossier était absolument bâclé depuis le début. Quand je fais la rencontre d’un de ses avocats qui croit en son innocence, il me dit néanmoins qu’il est trop tard pour pouvoir agir ! Ensuite, il se retire dû à ses très graves problèmes de santé.
Le destin a voulu que l’on croise cette femme, Cathryn, qui se démène comme je l’ai rarement vu. Elle est notre chance… Elle est en train de sauver mon mari avec toutes ses recherches minutieuses, en trouvant les bonnes personnes pour aider «pro bono» (gratuitement) mon mari, à l’aide de tests ADN dont elles ont payé absolument tous les frais, car elles croyaient en la version d’Eugène. Les tests ADN sont arrivés avec le résultat espéré : Eugene n’a rien à voir avec ce meurtre. Ils ont retrouvé deux autres ADN de deux hommes différents, l’un étant le mari de la femme décédée et l’autre celui d’un inconnu. Cathryn mène seule l’enquête et m’informe de la situation constamment.
Un grand merci à France 2, avec le programme de Faustine Bollaert, qui a eu la gentillesse de faire connaitre l’histoire de Nadine dans « Ça commence aujourd’hui » en invitant Nadine à 2 reprises.
Résumé du dossier
Eugene BROXTON, Noir-Américain né le 27 février 1955 en Louisiane, a vécu en orphelinat à partir de ses sept ans, à cause de la négligence et des abus de sa mère, puis a été complètement livré à lui-même dès l’âge de 14 ans. Arrêté à Houston le 18 mai 1991 pour le viol et le meurtre (capital murder) de Sheila Dockens, survenu 2 jours plus tôt, Eugene Broxton a toujours maintenu son innocence. D’après la police, M. Broxton, soi-disant gérant de motel, aurait pénétré dans la chambre que partageaient Mme Dockens, âgée de 20 ans, et son jeune époux, Waylon Dockens. Il les aurait ligotés et les aurait dépouillés de leur argent avant de leur tirer dessus avec l’arme de M. Dockens.
M. Dockens a survécu à ses blessures. Blessé à l’oreille et sous tranquillisants, il reçoit à l’hôpital la visite d’enquêteurs qui lui montrent 5 photos, dont une d’Eugene Broxton, qui a été dénoncé par Christopher Shook, suspect initial, qui prétend vivre avec Eugene, alors que ce dernier n’est que son revendeur de cannabis. Plus tard, au commissariat, lors d’un « tapissage » (technique policière utilisée pour permettre à une victime de reconnaître éventuellement un individu suspect parmi un échantillon de plusieurs personnes, sur photos) M. Dockens « reconnaît » Eugene.
Outre ce témoignage oculaire, les preuves contre Eugene reposent sur les dires de Christopher Shook, repris de justice et « balance » notoire à qui Eugene Broxton aurait parlé du vol et du meurtre et à qui il aurait remis le butin du crime. C’est l’explication facile qu’a trouvée M. Shook pour justifier pourquoi il était en possession dudit butin. Ces preuves consistent, enfin, en un témoignage de la police expliquant pourquoi la petite amie de M. Broxton détenait le sac à main de la victime. Shook, qui devait de l’argent à Eugene, le lui aurait donné pour s’acquitter de sa dette. Christopher Shook, qui a été libéré après avoir dénoncé Eugene et s’être proclamé « born-again Christian », est mort d’une overdose à Houston en 2016.
Eugene Broxton, qui avait déjà passé 8 ans de sa vie dans la célèbre et sinistre prison d’Angola en Louisiane pour le vol d’un blouson en cuir, a été reconnu coupable le 30 avril 1992 et condamné à mort le 6 mai 1992. Le jury, blanc à 100%, ne saura jamais qu’une femme avait entendu trois témoins lui relater avoir vu deux hommes blancs pénétrer dans la chambre du motel avant d’entendre des coups de feu. Cette femme, qui souhaitait pourtant témoigner, n’a pas eu la liberté de le faire car le procureur l’a discréditée.
Le 12 juin de la même année, les enquêteurs du comté de Harris ont répondu à un appel suite à des coups de feu venant du même motel, à Houston, où ils ont retrouvé l’arme du crime (soit le revolver de Dockens, époux de la victime), une autre arme et près de 900 000 dollars dans un coffre, ainsi que qu’une faible quantité de cocaïne. Le procureur a omis de signifier cette découverte à M. Broxton ou à son avocat…
Les poèmes d’Eugene
L’amitié
La solitude est l’une des pires choses qui soit
Nous avons tous besoin d’amis, de véritables amis
Pas simplement de personnes sympathiques
L’amitié sincère est un cadeau des plus précieux
Jamais on ne pourra l’acheter
C’est dans les moments d’adversité
Que l’on découvre qui
Sont nos véritables amis
Ceux qui vous fuient
Et font semblant de ne plus vous connaître
N’étaient là que quand tout allait bien
Un véritable ami
Répond présent quand le monde entier vous tourne le dos
Quand on est jeune, on veut avoir des amis
Avec l’âge, il est essentiel d’avoir un ami
Mais pour avoir un ami
On doit soi-même être un ami
Dieu
J’ai vu Dieu aujourd’hui
Qui flottait parmi les nuages
D’un bout à l’autre de la terre
Il n’était pas pressé
Il était en paix
Puis j’ai revu Dieu.
Il était l’océan. Il était la mer.
C’était le calme parfait.
La tranquillité régnait.
Dieu était le vent, il était le ciel
Qui s’étend à l’horizon aussi loin que l’œil puisse le voir
Chaque jour, nous voyons Dieu
Je me demande si, parfois, Dieu me voit.
Je m’appelle Eugene Broxton…
Je m’appelle Eugene Broxton. J’ai 67 ans et je me trouve actuellement dans le couloir de la mort du Texas pour un cambriolage et un meurtre dans lesquels je n’ai absolument rien à voir. Je ne savais strictement rien sur ce crime. Le 18 mai 1991, on m’a arrêté et accusé du vol commis sur Sheila et Waylon Dockens. Sheila a trouvé la mort et Waylon a affirmé être sûr à 100% que j’étais l’homme qui les avait attaqués, lui et sa femme. Mon avocat commis d’office s’est entretenu avec moi pendant une quinzaine de minutes. J’ai dû attendre avril 1992 pour le revoir et/ou avoir de ses nouvelles, alors que démarrait le procès. Les seuls éléments que j’ai appris sur ce crime, je les ai lus dans les journaux.
J’ai été jugé coupable et condamné à mort. Je n’arrivais pas à croire ce qui m’arrivait. Les procureurs ont appelé un homme à la barre des témoins, Christopher Shook, qui a dit au jury qu’il était mon colocataire, ce qui était un mensonge. J’ai essayé de faire en sorte que l’avocat mette en doute ces dires. J’avais les moyens de prouver que Shook ne vivait pas avec moi. Ce n’est qu’en 2022 que j’ai appris que les avocats, Troy Mc Kinney et Thomas Moran, savaient depuis le début que Shook n’était pas mon colocataire. Je m’étais fait avoir.
Je n’avais strictement aucun soutien extérieur. Je n’ai jamais eu de famille, mais ça, c’est une autre histoire. Depuis mai 1991, toutes les personnes que je considérais comme étant des amis ont disparu de ma vie. Le 18 septembre 1992, on m’a conduit au couloir de la mort du Texas. Les avocats chargés de mon appel ne communiquaient pas avec moi, si bien qu’une fois encore, je n’avais aucune idée de ce qu’ils faisaient.
En 2003, j’ai eu droit à un nouveau procès en révision de peine. Et ce n’est pas grâce aux efforts des avocats chargés de mon appel. C’est le procureur général qui a cassé la condamnation car un soi-disant docteur, Walter Quijano, avait affirmé au jury que je serais une menace perpétuelle pour la société, parce que je suis noir.
Lors de ce nouveau procès, les deux options qui s’offraient à moi étaient soit la perpétuité soit le retour dans le couloir de la mort. Si je ne souhaitais pas revenir dans le couloir de la mort, je ne voulais pas non plus considérer une peine de prison à vie comme un cadeau. Une fois encore, j’ai eu des avocats commis d’office, Skip Cornelius et Thomas Moran. Cette équipe était pire encore que la précédente…
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Et si vous désirez adresser DES PAROLES DE RECONFORT à Eugene, merci du fond du cœur.
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Texas Department of Criminal Justice
Eugene Broxton #999044
PO Box 660400
Dallas, TX 75266 – 0400
USA
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